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L'endettement des pays en voie de développement

Year:1988 Issue:1

Column: MONDE

Author: Shi Jing

Release Date:1988-01-20

Page: 46,47

Full Text:  

Le problème des dettes des pays en voie de développement a commencé à attirer particulièrement l'attention à partir de la crise du Mexique en août 1982.

Depuis cinq ans, le Fonds monétaire international, les pays industrialisés occidentaux et les banques des pays créanciers ainsi que les pays débiteurs ont essayé de trouver ensemble une solution au problème des dettes, mais sans grand résultat. Du fait que les cas où un pays cesse ou diffère le paiement du principal et des intérêts de prêts étrangers se multiplient, le montant des dettes des pays en voir de développement ne cesse de s'accroître pour dépasser à la fin de l'année 1986 les 1 000 milliards de dollars américains. Selon la Banque mondiale, il serait passé à 1 200 milliards de dollars à la fin de 1987.

L'endettement des pays en voie de développement est inquiétant pour les raisons suivantes:

Premièrement, le problème des dettes est devenu un problème mondial. Avant 1980, le problème des dettes concernait principalement l'Amérique latine. Mais, dans les années 80 l'endettement des pays d'Asie, du Pacifique et d'Afrique est devenu également très grave. Selon certaines statistiques, le montant des dettes extérieures des pays d'Asie-Pacifique dépasse les 250 milliards de dollars, ce qui place cette région tout de suite après l'Amérique latine qui vient au premier rang mondial avec une dette de 370 milliards de dollars. Quant aux dettes extérieures de l'Afrique, elles s'élevaient déjà à 180 milliards de dollars à la fin de 1986. Ce grave endettement a provoque une stagnation de l'économie ou môme la croissance négative dans certains pays endettes.

Deuxièmement, les capitaux empruntés à l'étranger profitent de moins en moins à la production. Dans les années 60, les pays en voie de développement ont contracté des dettes extérieures principalement pour le développement économique, de manière à le faire progresser rapidement. La croissance considérable de leur économie qui en a résulte leur a permis d'améliorer leur solvabilité. De 1973 à 1978, la plupart des emprunts qui avaient été contractés ont beaucoup accéléré le développement économique. En même temps, on en utilisait une petite partie pour équilibrer la balance internationale des paiements et combler le déficit budgétaire. Mais depuis 1982, les dettes contractées par de nombreux pays en voie de développement le sont fondamentalement pour s'acquitter d'autres dettes et équilibrer la balance internationale des paiements, c'est-à-dire qu'on se libère d'une dette en en contractant une autre. Les emprunts ne servent plus à la production.

Troisièmement, les pays qui demandent de différer le remboursement de leurs dettes, de suspendre ou supprimer le paiement des intérêts sont de plus en plus nombreux. Bien que, dans les années 50 et 60, certains pays en voie de développement aient connu quelques problèmes de dettes, il n'y a eu de 1956 à 1970 que dix-sept cas de demande de rééchelonnement d'une dette. Mais ensuite, il y en a eu 35 en 1984, et 31 en 1985, pour des montants de 93 milliards de dollars.

Quatrièmement, le flux des capitaux se fait des pays en voie de développement vers les pays développés. Quand les gouvernements empruntent une grosse somme d'argent, les fonds privés du pays s'enfuient. Les sorties de fonds se font surtout par le biais d'échanges bancaires illégaux, de fuite de devises, de contrebande de trésors et de marchandises, etc. Au Brésil par exemple, le pays le plus lourdement endetté du monde, un milliard de dollars américains sont partis à l'étranger en 1986, alors que le déficit de la balance internationale des paiements de la même année a battu tous les records avec 230 millions de dollars. Le Mexique, qui vient au second rang des pays endettés dans le monde, a depuis 1980 vu 32 milliards de dollars s'en aller vers les Etats-Unis. Selon des statistiques de la Banque mondiale, le Venezuela a emprunté, de 1979 à 1984, 22,9 milliards de dollars, tandis que 27 milliards de dollars de fonds privés s'enfuyaient à l'étranger. On peut ainsi dire que l'aggravation de l'endettement des pays en voie de développement va de pair avec la fuite des capitaux de ces pays.

Cinquièmement, les Banques commerciales internationales ont pris en 1987 une nouvelle mesure draconienne envers les pays débiteurs en inscrivant certains crédits empruntés par les pays endettés sur la liste des «comptes morts», c'est-à-dire que ce sont des sommes qu'elles ne peuvent pas récupérer. Cela vise à déclarer que ces pays ont failli à leurs promesses et sont insolvables. C'est vraiment un coup très dur pour les pays endettés. Cette déclaration leur a fait perdre non seulement le droit d'obtenir de nouveaux crédits, mais aussi elle a aggravé l'antagonisme entre les pays débiteurs et les pays créanciers.

L'évolution des dettes des pays en voie de développement a aggravé le problème des dettes, déjà insoluble d'une part, et la fragilité de l'économie mondiale de l'autre. L'effondrement éventuel de l'économie des pays débiteurs va influer énormément sur les finances et l'économie internationales. C'est pourquoi les pays en voie de développement s'acharnent à demander une solution pour en finir avec ce problème qui traîne depuis si longtemps, et les pays développées se rendent compte aussi qu'il est temps de le résoudre.

Au cours de la 40e session annuelle du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale en octobre 1985 à Séoul, Baker, Secrétaire américain au Trésor, a formulé «le plan de Baker», qui visait à adoucir les problèmes de dettes des pays en voie de développement. Etant donné que quelques banques commerciales des Etats-Unis ont refusé de fournir de nouveaux crédits aux pays débiteurs, l'opposition entre les pays créanciers et les pays débiteurs, et entre les banques des pays créanciers et celles des pays débiteurs a fini par faire avorter «le plan de Baker». Du 29 septembre au 1er octobre 1987, pendant la 42e session annuelle de ces deux organisations financières internationales, Baker a fait une nouvelle proposition, selon laquelle il demandait au Fonds monétaire international de créer un fonds particulier pour accorder des subsides aux marchandises des pays débiteurs victimes de la chute des prix, de la réduction du volume des échanges, et de la hausse des taux d'intêret des prêts; de plus, les institutions financières et les banques commerciales internationales aideront les pays débiteurs à chercher un moyen de vendre à des prix modérés leurs obligations et de transformer les créances en actions.

A n'en pas douter, la nouvelle proposition de Baker a eu un effet positif pour résoudre les problèmes actuels de dettes et satisfaire un peu les besoins pressants des pays endettés. Pourtant, il n'est pas facile d'obtenir de soutien de la part des principales banques commerciales des pays industrialisés occidentaux. En outre, la proposition a fait de la solution du problème des dettes des pays en voie de développement une obligation pour les organisations financières internationales et les principales banques commerciales occidentales, ce pour essayer de soustraire les Etats-Unis à la responsabilité qui leur incombe en tant qu'un des plus importants pays créanciers.

En fait, tous les plans fondamentaux en vue de résoudre le problème des dettes des pays en voie de développement doivent être favorables aux réajustements et au développement économique des pays débiteurs, et à l'élévation du niveau de vie des habitants de ces pays. Quant aux pays développés, ils doivent abattre les remparts du protectionnisme, s'efforcer d'ouvrir et d'élargir le marché intérieur, permettre aux pays débiteurs de s'acquitter de leurs dettes en exportant des marchandises et de la main-d'œuvre. Cela exige que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et les pays créanciers occidentaux en particulier se chargent de responsabilités suffisantes, afin d'harmoniser les relations entre créanciers et débiteurs. Evidemment, du point de vue du long terme, il faut éliminer la vieille structure de l'économie internationale, et établir un ordre économiquc international juste, raisonnable et nouveau, dans le but de fournir à l'expansion économique des pays en voie de développement un environnement extérieur satisfaisant, pour que l'économie internationale se développe d'une façon harmonieuse et équilibrée. C'est le seul moyen d'atténuer et de résoudre radicalement le grave problème des dettes auquel les pays en voie de développement se trouvent confrontés.

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